Mes 23 ans
Nos 18 ans se veut un film "social" et ce genre, ça me fait peur. Soit j'ai été une ado totalement anormale, soit j'ai été et reste complètement en dehors de la réalité. Je suis la première à dire que je ne vais pas au ciné pour voir mes voisins sur l'écran, et j'aime quand les choses sont romancées, mais ne poussons pas mémé dans les orties.
Le film se déroule en 1990, et déjà, je n'ai pas compris ce qui justifiait ces 18 années en arrière (le réalisateur est-il né en 1972 ?). L'histoire est banale : les rattrapages du bac, la sexualité, les grossesses non désirées, il me semble que ces problèmes demeurent actuels.
Les stéréotypes des personnages m'ont gênée. Le chaud lapin et la chaude lapine de respectivement 18 et 15 ans, le romantique aux yeux bleus et à la chevelure en bataille, le binoclard intello pas loin d'être nommé Charles-Henri (Edgard c'est moins cliché), la jeune fille en fleur, la naïve qui veut donner un sens à sa vie, la bonne copine qu'on respecte trop pour sortir avec et bien sûr, le prof de philo sadique et frustré. Roh la la. Et mon stéréotype à moi, la coinçée sans amis ?? Il est où ??
Et tout ce petit monde parle sexualité et vie de couple comme si ça faisait déjà 10 bonnes années qu'ils pratiquaient, fume et boit un peu (tout ado de 1990 qui se respecte fume et boit forcément, c'est bien connu voyons) et fait preuve d'une intelligence et d'une lucidité sur l'avenir tout à fait formidables.
Bref... J'ai eu beaucoup de mal à me retrouver, ado, dans ce film, et à y trouver un intérêt. Peut-être que vous aimerez le scénario et les personnages simplistes et assez conventionnels. Mais une jeunesse pareille m'étonne, et ne m'a pas du tout touchée.
Je n'ai pas foncièrement passé un mauvais moment, car le film est lisse, bien réalisé, et comme on dit "se laisse regarder". Toutefois, il me tarde de voir "entre les murs" (Palme d'Or à Cannes cette année) et j'espère y reconnaître les jeunes d'aujourd'hui, sans fard et sans mots d'adultes à la bouche.